Les tumeurs de vessie se manifestent le plus souvent par l’émission de sang dans les urines, c’est ce que l’on appelle une hématurie. Il peut exister d’autres symptômes notamment des envies urgentes et fréquentes d’aller uriner. Il se peut également qu’il n’y ait aucun symptôme et que le diagnostic soit posé de manière fortuite au cours d’un examen radiologique de routine.
Le diagnostic peut se faire sur l’échographie (examen de débrouillage en cas d’hématurie). Une cystoscopie est le plus souvent nécessaire.
Le scanner n’est pas un examen très performant pour l’analyse de la vessie, par contre il sera utile pour vérifier le haut appareil (rein et uretère).
Une fois le diagnostic posé une intervention s’impose à chaque fois : la résection trans-urétrale de vessie.
Il s’agit d’une intervention sous anesthésie générale pratiquée par les voies naturelles. Le chirurgien introduit par l’urètre un endoscope (équivalent d’une caméra) muni d’un instrument permettant de découper et de coaguler. Ce système s’appelle un résecteur. Une fois placé dans la vessie on utilise le résecteur pour « débiter » la tumeur en copeaux. En fin d’intervention les copeaux sont récupérés et envoyés en analyse. On coagule également la zone réséquée. Une sonde vésicale est ensuite mise en place avec un système d’irrigation. Cette sonde est laissée en place environ 1 à 7 jours en fonction de la profondeur de la résection.
En post-opératoire des irrigations sont laissées de manière systématique pendant 12 à 24h00 pour diminuer le risque de récidive
Le patient sort pour son domicile après vérification de la reprise des mictions. Les deux complications les plus fréquentes sont l’infection urinaire et le saignement avec notamment la « chute d’escarre » qui correspond à un saignement survenant quelques jours après lorsque la « croute » de coagulation dans la vessie se détache.
Le patient est ensuite revu à distance en consultation de manière à lui communiquer les résultats de l’analyse microscopique de la tumeur. Lorsqu’il s’agit d’une tumeur superficielle (pas d’envahissement du muscle) plusieurs programmes de soins sont envisageables :
• surveillance simple en cas de lésion peu agressive,
• résection de ré évaluation ; une 2e résection est normalement faite systématiquement en cas de tumeur superficielle de haut grade de manière à diminuer le risque de sous stadification et être sûr d’avoir été complet.
• instillation endo-vésicale de mytomycine C (amétycine) pour les tumeurs à risque intermédiaire de récidive : ce produit est injecté une fois par semaine pendant 8 semaines. La procédure se déroule en ambulatoire, une sonde vésicale est mise en place, le produit est ensuite injecté et la sonde retirée. Le patient garde environ le produit pendant 2 heures.
• instillation endo-vésicale de BCG pour les tumeurs à haut risque de récidive : ce produit est injecté une fois par semaine pendant 6 semaines. La procédure se déroule en ambulatoire, une sonde vésicale est mise en place, le produit est ensuite injecté et la sonde retirée. Le patient garde environ le produit pendant 2 heures.
Sur le plan administratif cette pathologie relève d’une prise en charge à 100% vis à vis de la sécurité sociale. Cette déclaration doit être faite par votre médecin traitant sur la base du compte rendu histologique que votre urologue lui enverra.
Une déclaration de maladie professionnelle pourra être envisagée en cas d’exposition professionnelle à des produits toxiques.
Resection trans-urethrale de vessie
Instillation bcg suite intervention